Le siège et la bataille de Gergovie
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A. Début du siège de Gergovie
positions des protagonistes d'après les textes Césariens, la topographie des lieux et les recherches archéologiques...
« Les éclaireurs disposés par l'ennemi empêchaient les Romains de construire un pont et de faire passer les troupes. Cette position devenait très embarrassante pour César… l'Allier n'étant presque jamais guéable avant l'automne. Pour y remédier, il campa dans un lieu couvert de bois, face à l'un des ponts que Vercingétorix avait fait détruire, et s'y tenant caché le lendemain avec deux légions, il fit partir le reste des troupes avec tous les bagages, comme à l’habitude, en retenant quelques cohortes pour que le nombre des légions parut au complet. II ordonna de faire la plus longue marche possible, et quand il supposa, d'après le temps écoulé, que l'armée était arrivée au lieu du campement, il se mit à rétablir le pont sur les anciens pilotis… L'ouvrage fut bientôt achevé : César fit passer les légions…
À cette nouvelle, Vercingétorix, pour n'être pas forcé de combattre malgré lui, se porta en avant à grandes journées. De là, César parvint en cinq marches à Gergovie… il reconnut la position de la ville, qui était assise sur une montagne élevée et d'un accès partout très difficile. » (Gallico liv 7-alinéa 35 et 36).
César vient du Nord et franchit l’Allier à cinq journées de marche de Gergovie, entre Moulins et Vichy. Le général romain ne mentionne qu’une cité Gauloise mais, à la même époque, ce sont trois cités gauloises (Gergovie, Gondole, Corent) proches l’une de l’autre, qui se dressent devant lui. En l’état actuel des recherches, il subsiste des traces de combats et de fortifications à Gergovie et au Sud de Gondole, mais pas à Corent. César, venant du Nord, doit prendre d’abord Gergovie avant de poursuivre vers le Sud et prendre Corent, une cité importante qui possède un sanctuaire et où les archéologues ont trouvé les traces d’un hémicycle. Il est donc plausible que Vercingétorix convoque à cet endroit les notables Arvernes et leurs invités, puis organise avec les druides une offrande au dieu Arvernus dans le sanctuaire proche.
Gondole, Corent, Gergovie, trois cités importantes devant César.
Nous avons interprété les faits comme suit :
Vercingétorix arrive devant Gondole et demande son évacuation ; situation plausible parce que :
- toutes les cités de plaine en bordure de rivière ont été prises par les Romains,
- la nouvelle de la triste fin d’Avaricum est parvenue aux habitants de Gondole,
- Vercingétorix avait (peut-être d'après César) demandé l’évacuation et l’incendie d’Avaricum.
Le chef Arverne poursuit vers Corent, accompagné de Luctérios, et convoque un conseil des chefs pendant que Vercassivellaunos son cousin, aidé par Teutomatos, organise l’évacuation des habitants de Gondole. Au moment où Teutomatos installe son campement devant Gergovie, Vercassivellaunos rejoint Corent et Vercingétorix le charge d’en assurer la défense avec Luctérios.
Ces deux chefs gaulois ne sont pas nommés à Gergovie dans le Bello Gallico. Il est certain, qu’à ce moment-là, Luctérios est dans l’armée de Vercingétorix. Quant à Vercassivellaunos, il accompagne son cousin à Alésia peu après.
1. Vercingétorix arrive à Gondole et fait évacuer l'agglomération de Gondole.
Vercingétorix arrive à Gondole (ci-dessus) puis convoque une assemblée de notables dans l'hémicycle de Corent (ci-contre)
Les documents archéologiques et images qui ont permis de dessiner les agglomérations gauloises de Gondole, Corent et Gergovie sont dans la vidéo version longue présentée an bas de cette page.
Hémicycle et sanctuaire de Corent
Vercingétorix se montre bien à César, et l'attire vers Gergovie.
Peut-être pour préserver l'agglomération de Corent que certains chercheurs pensent être la capitale des Arvernes
2. César arrive deux jours (estimation) plus tard, il commence la construction de son camp. Les auxiliaires s'installent dans Gondole
"De son côté, Vercingétorix campait sur une montagne près de la ville, ayant autour de lui, séparément, mais à de faibles distances, les troupes de chaque cité, qui couvrant la chaîne entière des collines, offraient de toutes parts un aspect effrayant. Chaque matin, soit qu'il eût quelque chose à leur communiquer, soit qu'il s'agît de prendre quelque mesure, il faisait, au lever du soleil, venir les chefs dont il avait formé son conseil ; et il ne se passait presque pas de jour que, pour éprouver le courage et l'ardeur de ses troupes, il n'engageât une action avec sa cavalerie entremêlée d'archers."
BG liv. VII, 36
On ne sait pratiquement rien sur la construction du grand camp, César n'en parle pas, il évoque celui-ci quand il est attaqué, quelques jours plus tard par les Gaulois.
Construction du grand camp
Les recherches archéologiques modernes ont confirmé le tracé des plans et la forme du grand camp dressés par la mission archéologique formée par Napoléon III
3. César installe une fois son camp terminé
attaque une position gauloise...
« En face de la ville, au pied même de la montagne, était une éminence escarpée de toutes parts et bien fortifiée ; en l'occupant, nous privions probablement l'ennemi d'une grande partie de ses eaux et de la facilité de fourrager ; mais elle avait une garnison, à la vérité un peu faible. César, dans le silence de la nuit, sort de son camp, s'empare du poste, dont il culbute la garde. Avant que de la ville on puisse lui envoyer du secours, y met deux légions et tire, du grand au petit camp, un double fossé de douze pieds pour qu'on puisse aller et venir, même individuellement, sans crainte d'être surpris par l'ennemi ».
De nuit, les Romains attaquent
une position Gauloise (qui deviendra le petit camp de César).
Interrogation sur la fiabilité du texte de César quand à la chronologie, après avoir omis les agglomérations gauloises de Gondole et Corent.
César relate la prise d'une position
(qui deviendra le petit camp) par ses armées... Mais cette prise a peut-être eut lieu plus tardivement, en effet lors de l'attaque du grand camp par les Gaulois, César n'évoque pas le sort du petit camp ?
4. César tire une ligne de retranchement entre le grand camp et le petit camp.
De leur côté, il est plausible que les Gaulois retranchés sur Corent installent des troupes d'observation au plus près. (le Crest)
Il est plausible de croire que les Gaulois remplacent
leur position d'observation perdue par celle du "Crest "
D'autant plus qu' elle se situe sur un itinéraire de liaison Corent - Gergovie.
5. Eporédorix prévient César qu'une partie des auxiliaires éduens font défection...
Suite à la prise du promontoire avancé par les Romains, les Gaulois réajissent sans doute et s’installent bien visibles sur toutes les hauteurs.
Le camp de César (altitude 380 m) est relié à ce promontoire (altitude 500-550 m), mais ce ne sont pas les seuls retranchements construits. Les spécialistes ont trouvé d’autres traces de retranchements dans la plaine maraîchère de Sarliève. (voir cartes)
Les Gaulois occupent toutes les hauteurs et dominent les positions romaines de deux à trois cents mètres. « … les troupes de chaque cité qui, couvrant la chaîne entière des collines, offraient de toutes parts un aspect effrayant. »
« Litaviccos, avec l'armée mise sous ses ordres, n'était plus qu'à trente mille pas environ de Gergovie, quand tout à coup, assemblant les troupes et tout en larmes, leur dit : ‟Où allons-nous, soldats ?” toute notre cavalerie… nos principaux citoyens, Éporédorix et Viridomaros, ont été, sous prétexte de trahison, égorgés par les Romains… » En fait, il n’en est rien et « Éporédorix, informé du dessein de Litaviccos, en donne avis à César au milieu de la nuit… César, sans hésiter un instant, prend quatre légions sans bagage, et toute la cavalerie. On n'eut pas même le temps de replier les tentes, parce que tout, à ce moment, semblait dépendre de la célérité. Il laissa pour la garde du camp le légat C. Fabius avec deux légions. Il avait ordonné de saisir les frères de Litaviccos ; mais il apprit qu'ils venaient de s'enfuir vers l'ennemi. Il exhorta les soldats à ne pas se rebuter des fatigues de la marche dans une circonstance aussi urgente.
Eporédorix prévient César qu'une partie des auxiliaires éduens font défection.
Ce dernier confie la camp au légat C. Fabius.
L'ardeur fut générale ; après s'être avancé à la distance de vingt-cinq mille pas, il découvrit les Eduens, et détacha la cavalerie qui retarda et empêcha leur marche ; elle avait défense expresse de tuer personne. Éporédorix et Viridomaros, que les Eduens croyaient morts, ont ordre de se montrer dans les rangs de la cavalerie et d'appeler leurs compatriotes. On les reconnaît ; et la fourberie de Litaviccos une fois dévoilée, les Eduens tendent les mains, font entendre qu'ils se rendent, jettent leurs armes et demandent la vie… puis, ayant fait reposer son armée pendant trois heures de nuit, il reprit la route de Gergovie...
6. César et Eporédorix marchent aux devant de Eduens indécis...
Il était à peu près à mi-chemin quand des cavaliers dépêchés par Fabius lui apprirent quel danger le camp avait couru. Il avait été attaqué par de très grandes forces ; des ennemis frais remplaçaient sans cesse ceux qui étaient las, et fatiguaient par leurs efforts continuels les légionnaires forcés, à cause de la grande étendue du camp, de ne pas quitter le rempart. Une grêle de flèches et de traits de toutes sortes en avait blessé un grand nombre ; pour résister à cette attaque, notre artillerie avait été d’un grand secours. Après la retraite des assaillants, Fabius, ne conservant que deux portes, avait fait boucher les autres et ajouter des parapets aux remparts : il s'attendait pour le lendemain à une attaque identique. A cette nouvelle, et grâce à l’ardeur extrême des soldats, César parvint au camp avant le lever du soleil.»
liv 7, extraits chap 38 à 41)
Si Eporédorix est averti avant César du retournement d'une partie des Eduens, c'est bien que le campement de ces derniers est hors du camp romain (Ce qui facilite également la fuite des frères de Litaviccos). L'hypothèse de Gondole comme base des auxiliaires est donc ici renforcée.
7. les Gaulois attaquent le camp de César.
Interrogation sur la fiabilité de la chronologie
du texte de César
César n'évoque pas le sort du petit camp ?
Ce passage nous interpelle, car seul le grand camp semble avoir été attaqué. La prise du promontoire, qui donnera le petit camp, a-t-elle eut lieu avant ou après l’attaque du grand camp ? La question reste posée avec un problème d’effectif, même si des auxiliaires ont sans doute été amenés à soutenir les légions. Nous avons cependant gardé l’ordre imposé par les écrits de César, car il mentionne plus loin « … en visitant les travaux du petit camp, il [César] vit qu'il n'y avait plus personne sur la colline qu'occupait l'ennemi les jours précédents », ce qui peut amener à penser que le petit camp a souffert également.
8. Retour de César sur le camp romain.
9. Positions des protagonistes avant la bataille finale.
B. La bataille de Gergovie
d'après les textes Césariens, la topographie des lieux et les recherches archéologiques...
Nous l'avons vu, si les textes de César permettent de comprendre certains événements, ils ne sont pas totalement fiables, d'une part parce qu'écrits plusieurs mois après les faits, sans doute après la bataille d'Alésia, d'autre part, parce qu'il s'agit d'un texte de propagande à destination du sénat romain. Enfin, parce que, contrairement à notre époque, César n'a aucune carte (localisation, relief) pour se repérer lors de la rédaction du Bello Gallico.
César n'a pas cité une seule fois Gondole et Corent, et nous avons un petit problème de chronologie sur le moment de l'attaque de la position gauloise qui devient le petit camp. Pour le siège d'Avaricum, lors de son essai d'attaque du camp de Vercingétorix, une grosse omission. Ce ne sera pas le seule, César devient totalement amnésique quant aux semaines qui suivent la bataille de Gergovie.
En ce qui concerne la bataille finale, se soldant par un échec, on peut supposer que le grand écart entre la réalité et son texte augmente.
Pour retracer la bataille finale nous avons donc :
- le Bello Gallico
- les cartes topographiques de la région
- les résultats des recherches archéologiques en région clermontoise.
Deux documents nous ont été communiqués par les archéologues Vincent Guichard et Yann Deberge :
Nouvelles recherches sur les travaux césariens devant Gergovie (1995-1999) / New research on the caesarian works in front of Gergovia
Yann Deberge, Vincent Guichard, M. Feugère, D. Leguet, D. Tourlonias
Dans ce document, le relevé des camps de César et du double fossé
Témoignages de la Guerre des Gaules dans le bassin, clermontois, nouveaux apports / Testimonials of the Gallic
Wars in the Clermont basin, new contributions
Yann Deberge, François Baucheron, Ulysse Cabezuelo, Pierre Caillat, Esther Gatto, Christophe Landry, Daniel Leguet, Jean-François Pasty, Thomas Pertlweiser, Christine Vermeulen et Gérard Vernet
Dans ce dernier document, la figure 32 ci-dessous nous indique la localisation des traces de militaria et fossés de la Guerre des Gaules.
Ces documents ont confirmé le tracé des cartes Napoléon III, fouilles du XIXe siècle réalisées par le colonel Stoffel.
Nous les avons croisés avec d'autres, comme les documents communiqués par Frédéric Trément sur l'évolution du lac de Sarlièves, selon les époques, document qui montrait, pour l'époque du premier siècle avant notre ère, les fermes, les hameaux gaulois tout autour de Gergovie, la présence d'un petit village gaulois tombant pile poil au dessus d'un relevé de Pierre-Pardoux Mathieu (XIXe siècle) montrant des traces de retranchements, qu’il attribua à des fossés gaulois.
En ce qui concerne les recherches archéologiques en l'état actuel des connaissances (2019), on n'a pas retrouvé de militaria sur Corent, on peut en conclure que les troupes romaines n'ont pas été beaucoup plus au sud que la ligne la Roche Blanche - Gondole.
On a trouvé des traces de militaria sur le grand camp, le petit camp, et seulement deux sur l'oppidum de Gergovie.
Deux autres localisations sont intéressantes, celle située juste au dessus des relevés de fossés parallèles par Pierre-Pardoux Mathieu et celle très importante trouvée au sud de Gondole dans le quartier artisanal de la ville gauloise.
On peut donc en déduire qu'il y a eu également des combats à ces deux endroits.
Analyse du texte de César et intréprétation des faits en tenant compte des éléments indiqués ci-dessus.
« À mi-côte, les Gaulois avaient tiré en longueur… un mur de six pieds de haut et formé de grosses pierres pour arrêter notre attaque… ils avaient entièrement garni de troupes la partie supérieure de la colline jusqu'au mur de la ville. Au signal donné, nos soldats arrivent promptement aux retranchements, les franchissent… Le succès de cette attaque avait été si rapide que Teutomatos, roi des Nitiobroges, surpris dans sa tente où il reposait au milieu du jour, s'enfuit nu jusqu'à la ceinture, eut son cheval blessé et n'échappa qu'avec peine aux mains des pillards ».
L’attaque du camp de Teutomatos apparaît alors comme un nettoyage avant l’attaque finale sur la cité. Le mur qui protégeait le camp du chef gaulois peut ensuite servir de mur protecteur des machines si elles sont installées en aval. En effet, leur installation derrière le mur ne gêne en rien un tir parabolique. Il en est de même pour les scorpions qui ont pu être installés sur les parties larges de ce mur. César lance quelques unes de ses légions dans l’attaque du camp de Teutomatos. Pendant que les légionnaires nettoient le camp, les archers crétois, dont les arcs composites permettent des tirs moyens de près de trois cents mètres, empêchent toute sortie rapide des Gaulois par les portes connues à l’Est et au Sud. Ensuite, les sorpions entrent en action, puis les balistes.
Il faut bien une journée supplémentaire à César - nous avons déjà constaté la faiblesse de son témoignage et aucune machine de guerre n’a été prise par les Gaulois - pour faire battre l’artillerie sur le rempart, semble-t-il plus faible côté Sud-Ouest. Son but : faire croire à une grande attaque de l’Ouest par ses légions remontant le col d’Opme[1], pour isoler Vercingétorix stationné sur la colline de Rizolles, alors que son idée est d’attaquer à l’endroit où les Gaulois ne l’attendent pas - au Sud-Est de la cité - là où le terrain est le plus abrupt.
Les fouilles du XIXe siècle réalisées par le colonel Stoffel et les relevés de Pierre-Pardoux Mathieu montrent des traces de retranchements, qu’ils attribuent à des fossés gaulois, placés parallèlement, signes de combats de positions. Ces traces ont disparu. Cependant, quand on superpose cette carte du XIXe siècle avec d’autres documents élaborés par des chercheurs contemporains, on trouve les traces, découvertes récemment[2], d’une agglomération gauloise située à flanc de coteau à 450 m d’altitude. Enfin des vestiges d’armements de cette époque ont également été découverts dans cette zone[3].
De là, l’hypothèse de la prise d’un éventuel poste avancé des Gaulois à cet endroit, simultanément à l’attaque du camp de Teutomatos, ou un peu plus tard dans la nuit, est alléchante. D’autant plus que les guetteurs de ce poste ont pu être trompés par le bruit venant du Sud : « César y envoie, au milieu de la nuit, plusieurs escadrons, avec ordre de se répandre dans la campagne d'une manière un peu bruyante. Au point du jour, il fait sortir du camp beaucoup d'équipages et de mulets qu'on décharge de leurs bagages ; il donne des casques aux muletiers pour qu'ils aient l'apparence de cavaliers, et leur recommande de faire le tour des collines.[4] Il fait partir avec eux quelques cavaliers qui doivent affecter de se répandre au loin. Il leur assigne à tous un point de réunion qu'ils gagneront par un long circuit. De Gergovie, qui dominait le camp, on voyait tous ces mouvements, mais de trop loin pour pouvoir distinguer ce que c'était au juste. César détache une légion vers la même colline ; quand elle a fait quelque chemin, il l'arrête dans un fond et la cache dans les forêts. Les soupçons des Gaulois redoublent, et toutes leurs troupes passent de ce côté ».
Cette description de César correspond bien à la géographie des lieux. Sortant du grand camp : muletiers et cavaliers. Sortant d’un petit camp, une légion part vers l’Est. Tout cet équipage semble se retrouver dans la vallée de l’Auzon, et passe sous La Roche Blanche. Alors que les muletiers poursuivent vers l’Ouest, la légion remonte, plus ou moins à l’abri de la forêt, à l’Est du Puy de Jussat. Son premier objectif : rejoindre le fond d’un vallon encaissé que César a pu observer du petit camp, le ravin de Mâcon, et attendre la sonnerie adéquate. Une partie des Gaulois descend vers Opme. Dans le même temps « César, voyant leur camp dégarni, fait couvrir les insignes, cacher les enseignes, et défiler les soldats du grand camp dans le petit, par pelotons pour qu'on ne les remarque pas de la ville ; il donne ses instructions aux légats qui commandent chaque légion… il leur montre le désavantage que donne l'escarpement du terrain ; la célérité seule peut le compenser. » (chap.45) On ne voit pas pourquoi - dans ce que nous venons d’évoquer ou dans la narration de César lui-même - César ferait sonner la retraite à ce moment-là, cela n’a aucun sens. Sauf si César, pour se couvrir, indique avoir sonné la retraite à ce moment précis, laissant la responsabilité de la défaite à ses légions qui n’auraient pas obtempéré. C’est pourquoi nous avons rétabli les écrits de César dans un ordre qui nous semble plus logique. Les numéros des textes initiaux sont indiqués par (§N). Le fait que César évoque l’escarpement du terrain, la fausse attaque par l’Ouest, tout semble confirmer que les légions d’attaque sont à l’Est. La légion VIII progresse et arrive soudainement à proximité des remparts quand des Gauloises, confinées à l’Est, les voient arriver. « Les mères jettent du haut des murailles des habits et de l'argent et s'avançant, le sein découvert, les bras étendus, elles supplient les Romains de les épargner et de ne pas agir comme à Avaricum, où l'on n'avait fait grâce ni aux femmes ni aux enfants. Quelques-unes, s'aidant de main en main à descendre du rempart, se livrèrent aux soldats.
Lucius Fabius, centurion de la huitième légion qui, ce jour même, avait dit dans les rangs qu'excité par les récompenses d'Avaricum, il ne laisserait à personne le temps d'escalader le mur avant lui, ayant pris trois de ses soldats, se fit soulever par eux et monta sur le mur. Il leur tendit la main à son tour, et les fit monter un à un (§47) … Cependant, ceux des Gaulois qui, comme nous l'avons dit, s'étaient portés de l'autre côté de la ville pour la fortifier, aux premiers cris qu'ils entendent… détachent en avant leur cavalerie et la suivent en foule. Chacun, à mesure qu'il arrive, se range sous les murs et augmente le nombre des combattants.
Leurs forces s'étant ainsi grossies, les femmes qui, un instant auparavant, nous tendaient les mains du haut des remparts, s'offrent aux Barbares, échevelées suivant leur usage, et les implorent en leur montrant leurs enfants. Les Romains avaient le désavantage et du lieu et du nombre ; fatigués de leur course et de la durée du combat, ils ne se soutenaient plus qu'avec peine contre des troupes fraîches et sans blessure. (§48) » C’est sans doute avec l’apparition des premiers cavaliers gaulois que « César fait sonner la retraite et donne l’ordre de faire halte à la dixième légion qui l'accompagnait. Mais les autres n'avaient pas entendu le son de la trompette, parce qu'elles étaient au-delà d'un vallon assez large (§47) … César, voyant le désavantage du lieu et les forces de l'ennemi croître sans cesse, craignit pour les siens. Il envoya au lieutenant Titus Sextius, qu'il avait chargé de la garde du petit camp, l'ordre d'en faire sortir les cohortes et de les poster au pied de la colline sur la droite des Gaulois, afin que, s'il voyait nos soldats repoussés, il forçât les ennemis à ralentir leur poursuite en les intimidant. Lui-même s'avançant à la tête de la légion un peu au-delà du lieu où il s'était arrêté, attendit l'issue du combat. (§49)»
«… on vit tout à coup paraître, sur notre flanc découvert, les Eduens que César avait envoyés par un autre chemin, pour faire diversion sur notre droite. La ressemblance de leurs armes avec celles des Barbares alarma vivement nos soldats ; et quoi qu'ils eussent le bras droit nu, signe ordinaire de paix, ceux-ci crurent cependant que c'était un artifice de l'ennemi employé pour les tromper. En même temps, le centurion L. Fabius, et ceux qui étaient montés avec lui sur le rempart, furent enveloppés et précipités sans vie du haut de la muraille. Marcus Pétronius, centurion de la même légion, se vit accablé par le nombre comme il s'efforçait de briser les portes ; et voyant sa mort certaine, il était déjà couvert de blessures, il s'adressa aux hommes de sa compagnie qui l'avaient suivi : "Puisque je ne puis me sauver avec vous, dit-il, je veux du moins pourvoir au salut de ceux qu'entraîné par l'amour de la gloire, j'ai conduits dans le péril. Usez du moyen que je vous donnerai de sauver vos jours." Aussitôt, il se jette au milieu des ennemis, en tue deux, et écarte un moment les autres de la porte… Un moment après, il périt en combattant, après avoir ainsi sauvé ses compagnons.(§50)
Nos soldats, pressés de toutes parts, furent repoussés de leur poste avec une perte de quarante-six centurions ; mais la dixième légion, placée comme corps de réserve dans une position un peu plus avantageuse, arrêta les ennemis trop ardents à nous poursuivre. Elle fut soutenue par les cohortes de la treizième, venue du petit camp et postée un peu plus haut, sous les ordres du légat Titus Sextius. Dès que les légions eurent gagné la plaine, elles s'arrêtèrent et firent face à l'ennemi. Vercingétorix ramena ses troupes du pied de la colline dans ses retranchements. Cette journée nous coûta près de sept cents hommes. (§51)»
[1] Nous sommes obligés ici de nommer les lieux par leur nom actuel.
[2] Frédéric Trément, "un ancien lac au pied de l'oppidum de Gergovie", in Gallia, vol. 64, 2007 p 289 à 351.
[3] Témoignages de la Guerre des Gaules dans le bassin clermontois, nouveaux apports – fig 32 - Revue Archéologique du Centre de la France, Tome 54, 2015
[4] Puy de Jussat et colline des Rizolles.
Mort des centurions Fabius sur le remparts Est et Petronius devant la porte Sud de Gergovie.
Vue de l'angle Sud-Est du plateau de Gergovie, vers le sud. On peut constater que les terrasses naturelles cachent la montée des légions romaines à la vue des Gaulois.
C. Fuite de César, les combats dans le quartier artisanal de Gondole...
« César… persistant dans ses projets de départ, fit sortir les légions du camp et les mit en bataille sur un terrain favorable. Vercingétorix descendit aussi dans la plaine : après une légère escarmouche de cavalerie, où César eut le dessus, il fit rentrer ses troupes. Il recommença le lendemain ; jugeant alors l'épreuve suffisante pour rabattre la jactance des Gaulois et raffermir le courage des siens, il décampa pour se rendre chez les Eduens. Les ennemis n'essayèrent même pas de le suivre et, le troisième jour, il arriva sur les bords de l'Allier, rétablit le pont et le passa avec l'armée (§53)».
Il ne faut pas trois jours pour arriver sur les bords de l’Allier, qui coule à trois kilomètres à l’Est du grand camp. César vient de perdre quarante six centurions, et même si cela ne signifie pas qu’il y ait perte d’une centurie par centurion tué, on peut cependant estimer entre 1700 et 2000 les pertes de légionnaires. C’est peu par rapport à l’estimation des 27000 à 30000 légionnaires présents sur place. Pour les auxiliaires, un nombre de morts équivalent : s’ils sont moins nombreux, ils sont sans doute plus exposés. Enfin, il faut ajouter les pertes dues à l’attaque du grand camp et des divers affrontements. On est loin, très loin des 700 légionnaires indiqués par César. Nous n’avons pas évoqué le nombre des blessés qui est sans doute supérieur à celui des morts. Nous avons donc là, une armée amoindrie qu’il faut mettre à l’abri.
Côté cavalerie, César ne dispose pas des Germains (partis avec Labienus), et une partie des Eduens fait défection. César est donc entouré de Gaulois : à l’Ouest ceux qui étaient à Gergovie, au Sud des Gaulois venant de Corent ; enfin une petite armée menée par l’Eduen Litaviccos est quelque part au Nord sur la rive gauche de l’Allier. Rappel : le pont réparé par César est à cinq jours de marche au Nord de Gergovie. De plus, une ruse du général romain avait été nécessaire pour réparer ce pont sur des pilotis existants sans qu’il soit attaqué par les Gaulois. Nous ne croyons pas une seule seconde à ces escarmouches de cavalerie. Par contre, trois jours semblent bien refléter le temps nécessaire pour que César puisse faire passer son armée sur l’autre rive de la rivière, à la condition toutefois que ses pontonniers puissent travailler sur la rivière à l’abri des charges des Gaulois. Un seul endroit se prête à cette opération : la cité gauloise de Gondole qui, même si elle a été partiellement brûlée par les Gaulois lors de son évacuation, possède un solide rempart. Il n’a aucune autre échappatoire possible pour pouvoir ensuite remonter au Nord.
Au Sud de Gondole, et dans le quartier artisanal proche de l’Allier, ont été trouvés des vestiges de matériel militaire datant de cette époque, signes de combats importants. (rappel : voir document montrant les traces de militaria et fossés)
En 1990 [1], A. Hyland estimait à 18000 (mules, ânes et chevaux) le nombre d’équidés accompagnant 4 légions. Prenons l’hypothèse de 20000 équidés (dont 4000 pour le trait et les bagages), 28000 légionnaires, les chariots des bagages et enfin 10000 auxiliaires (au minimum). Tout ce beau monde, passant sur un pont (sans doute plus ou moins bien consolidé) de 2 m de large, représenterait un convoi de 45 à 50 km. Avec une vitesse moyenne comprise entre 2 et 2,5 km/h (vitesse moyenne sur terre ferme), le passage de l’Allier demanderait entre 20 et 30 heures sur le goulot d’étranglement du pont, et à condition qu’il n’y ait aucun aléa.
Cependant nous ne sommes pas dans un cheminement linéaire sur terre ferme. Il faut ajouter le temps de construction du pont, les combats dans le lit de l’Allier, le harcèlement par les Gaulois des différents corps d’armée romaine quittant le petit camp, puis le grand camp, l’évacuation des blessés, la gestion des départs des différents corps d’armée, les temps de repos, de repas (pour hommes et équidés), etc… On s’aperçoit que les trois jours correspondent bien, peu ou prou, au temps nécessaire à César pour faire passer son armée dans une zone qui sera sécurisée par la destruction du pont, sans doute ordonnée après le passage des légions. Il perd, là encore, des hommes, en particulier les derniers qui passeront la rivière et qui détruiront l’ouvrage derrière eux.
[1] The horses in the Roman world, B.T. Batsford, 1990
Rappel : Les documents archéologiques et images qui ont permis de dessiner les agglomérations gauloises de Gondole, Corent et Gergovie sont présentés dans la vidéo version longue présentée en bas de cette page.
Toutes les illustrations de l'article sont tirées de l'album BD GERGOVIE.
GERGOVIE, étude d'une bataille...La vidéo
Pour l'article ci-dessus, il aurait été trop fastidieux de montrer toutes les cartes, photos sur site, documents archéologiques (cartes, photos d'objets et des sites, images de synthèse et reconstitution des trois sites de Corent , Gondole, Gergovie).
La vidéo présentée ci-contre reprend tous les documents et analyse le texte de César, avec des documents inédits, 22 mn pour tout comprendre.
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Les légions romaines qui montent à l’assaut de Gergovie.
Dans le Bello Gallico, (liv. VII,34) César écrit : « Divisant son armée en deux corps, (2) il donne quatre légions à Labiénus pour aller chez les Sénons et les Parisii (dont les légions VII et XII citées plus loin Liv.VII, 62) ) ; lui-même, à la tête de six autres légions, il s'avance vers Gergovie. »
Nous connaisson la répartition de son armée sur les deux camps (Liv. VII, 36) au pied de Gergovie ainsi que les légats qui en sont responsables : Le légat C. Fabius, qui défend le grand camp pendant l’absence de César (liv. VII, 40), et le légat T. Sextius commande le petit camp (liv.VII, 49)
La légion VIII est nommée chapitre 47, elle est accompagnée d’une autre légion et monte vers la cité par l’Est. On connait deux de ces centurions, L.Fabius qui se retrouve confronté aux femmes celtes et M. Petronius qui s’approche de la porte principale de l’oppidum.
Quand César fait sonner la retraite, la légion X est proche de César. (Liv. VII, 47), il demande au légat Sextius de faire sortir des cohortes de la légion XIII en soutien (Liv. VII, 49 et 51).
Munis de ces informations on peut globalement localiser les légions avant l’engagement ; 6 légions dont quatre dans le grand camp et deux dans le petit camp, Une légion aguerrie dans chaque camp, les légions X dans le camp principal et XIII dans le petit camp.
La légion VIII et une autre sortent du grand camp, la légion X sortira en soutien, il reste une légion a garder le grand camp.
Une légion visible des positions gauloises quitte le petit camp, c’est celle qui rejoint les muletiers et qui se cachera plus tard dans le fond d’un vallon, sous une forêt, reste alors la légion XIII dans le petit camp, ce qui explique qu’au cœur de la bataille, T Sextius fait sortir des cohortes de cette légion et non la légion entière, une partie des cohortes reste dans le petit camp pour le garder.
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Les pertes de César :
Difficile à estimer, ces pertes devant Gergovie sont beaucoup plus importantes :
Tout d'abord parce que dans les calculs du général romains aucun chiffres sur les auxiliaires n'est indiqué que cela soit pour les effectifs ou les pertes.
Ensuite César donne deux chiffres apparemment contradictoires : 46 centurions et 700 légionnaires. (voir chapitre fuite devant Gondole)
Enfin, s'il prend la peine de préciser " ce jour là " c'est qu'il a des pertes pendant d'autres jours. L'attaque du grand camp par les Gaulois a du coûter cher en hommes, les combats autour de Gondole pour repasser l'Allier également. Il faut enfin ajouter les pertes journalières lors de brefs affrontements et celle due à l'attaque de la position qui deviendra "petit camp".
Enfin il y a bon nombre de blessés parmi lesquels certains mourront dans les semaines qui suivent. (septicémie, gangrenne...)
Historique des fouilles à Gergovie, (rapide résumé).
(Eriamel, Yann Deberge et Vincent Guichard)
En 1861-1862, le commandant Eugène Stoffel, chargé par Napoléon III de localiser les lieux des batailles décrites par César, identifie le Grand Camp sur la Serre d’Orcet et le Petit Camp sur la colline de La Roche Blanche ; il en effectue un bornage. Ces fouilles sont surveillées de près par un observateur sceptique, l’érudit clermontois Pierre-Pardoux Matthieu, qui effectue de nombreux relevés et corrobore le travail de Stoffel.
Entre 1932 et 1949, le plateau de Gergovie est régulièrement fouillé : par Olwyn Brogan, Christopher Hawkes et Emile Desforges avant guerre, Jean-Jacques Hatt pendant la guerre puis Michel Labrousse. Dans le même temps (1936-39), Maxime Gorce vérifie le tracé des camps de Stoffel mais ses comptes-rendus sont médiocres et peu utilisables.
Les fouilles reprendront dans les années 1980, à l’initiative de l’association du site de Gergovie (Daniel Leguet et Denis Tourlonias).
En 1995-1996, des découvertes fortuites lors de travaux amènent Vincent Guichard et Yann Deberge à ouvrir de nouveaux sondages sur le tracé des fossés des camps, qui permettent de préciser leur datation. Plusieurs observations, réalisées dans le cadre de l’archéologie préventive, viennent ensuite alimenter le dossier documentaire sur les fortifications césariennes.
Entre 2001 et 2008, Thomas Pertlwiesser et Iris Ott étudient le rempart de l’oppidum. Dans le même temps, Magali Garcia reprend la fouille du sanctuaire.
Enfin, à partir de 2015, Peter Jud reprend le dossier et localise la porte sud de Gergovie. (Voir encadré ci-dessous).
Yann Deberge étudie Gondole depuis 2005.
Matthieu Poux mène des fouilles sur le plateau de Corent depuis 2001.
Parallèlement, le développement de l’agglomération de Clermont-Ferrand suscite de très nombreuses fouilles de sauvetage aux abords des oppida, qui dévoilent souvent des vestiges de la fin de l’âge du Fer.
Dans ce cadre, Frédéric Trément, spécialiste de l’archéologie rurale, entreprend une vaste prospection dans la plaine de Sarliève immédiatement au pied de l’oppidum de Gergovie.
RESTITUTION DE LA PORTE SUD DE GERGOVIE
La porte gauloise sud de l'oppidum de Gergovie, joue un rôle important dans la bataille de Gergovie; puisque qu'une partie de la légion VIII y est exterminée. L'occasion ici de présenter cette porte réalisée pour l'album BD qui en présentait au public la première restitution graphique réalisée après les fouilles.
.En bas de cet encadré, un pdf qui explique l'histoire de la collaboration entre l'archéologue et les auteurs de l'ouvrage BD Gergovie.
Porte Est de l'oppidum de Manching. © Stephan Fichti
En Septembre 2016, nous recevons de Peter Jud les informations pour entreprendre le dessin de la porte Sud , d'abord sa localisation puis qu'elle ressemblait sans doute à la porte de l'Oppidum de Manching.
Nous en savons un peu plus peu après, une tour de défense jouxte la porte gauloise elle-même au fond d'un renfoncement des remparts.
L'échange de relevés d'une part et de croquis entre l'archéologue Peter Jud et le scénariste Eriamel permettra de faire avancer le traitement de la porte pour la Bande dessinée.
La porte sud dessinée planche 5 de l'album, (cette vignette sera dessinée plusieurs fois)
La porte sud dessinée planche 60 de l'album, cette planche la représente trois fois.
Une partie de la légion VIII arrive sous la porte sud (planche 68 de l'album)
La porte sud de Gergovie représentée sur la couverture de l'album.
Un pdf explique les différentes étapes des échanges entre archéologue, scénariste et dessinateur pour la réalisation des planches de la BD.
De son côté l'archéologue fait réaliser par une autre personne des images de synthèse en 3D.
Images dont nous prendrons connaissance au moment du traitement du cahier pédagogique de l'album.
Gergovie : tout savoir sur la restitution
de la porte gauloise Sud
de l'oppidum dans la BD Gergovie.
Une collaboration entre
l'archéologue Peter Jud,
Eriamel et Laurent Libessart
Cliquez sur l'image ci-contre.
La porte sud de Gergovie, illustration de Laurent Libessart realisée en février 2017 pour le cahier pédagogique de l'album et envoyée à l'archéologue pour validation.
Ces trois vues de la porte sud ont été également réalisées dans une version sépia destinées à l'association du site de Gergovie.
L'illustration de la porte, côté intérieur de l'oppidum, a été terminée par Laurent Libessart dans le courant du mois de mars 2017, avec quelques corrections suite à des images de synthèse que nous a envoyé l'archéologue qui travaillait parallèlement avec Lucien Andrieu dont nous avons connu l'existence beaucoup plus tard après la sortie de l'album.
Voir pdf ci-dessus.
La porte sud de Gergovie, illustration de Laurent Libessart réalisée en février 2017 (ci-dessus) et janvier 2017 (ci-contre, dessin abandonné). Nous avions imaginé des éperons derrière le mur du rempart menant à la porte, comme pour les remparts sud-est. Peter Jud, l'archéologue avec lequel nous étions en liaison nous a demandé de les retirer, car il n'en avait pas trouvé trace.
A Gergovie, des traces encore visible de l'époque de la Guerre des Gaules
Vestiges du rempart sud gaulois , photo Serge Mogère
Sur le site de la porte Ouest avec Eriamel et Daniel Leguet (association site de Gergovie), photo Serge Mogère
ALBUM GERGOVIE - REMERCIEMENTS
Yann Deberge - INRAP - pour la visite et les explications sur les sites de grand et petit camp,
de Gergovie et de Gondole, ainsi que pour la documentation fournie.
Daniel Leguet - pour la visite des restes des remparts de Gergovie.
Vincent Guichard - Directeur du musée de Bibracte - pour Gergovie et Bibracte.
Peter Jud - CNRS - pour Gergovie.
Frédéric Trément - Université de Clermond Ferrand - pour la plaine de Sarlièves.
Guillaume Renoux - Université de Toulouse - archerie guerre des Gaules.
Philippe Fleury et Karim Sammour - Université de Caen - machines de siège romaines.
Franck David - Expert de la Fédération Française Equestre sur l'histoire des attelages dans l'antiquité.
Eriamel et Yann Deberge sur le petit camp, photo Serge Mogère
Le plateau de Gergovie vu de l'extrémité Ouest du petit camp,
photo Serge Mogère
AUTRES TEXTES ANTIQUES
DION CASSIUS, liv.XL
Né à Nicée (nord de l'Asie Mineure) vers 155, mort vers 235.
Dion Cassius est issu d'une famille sénatoriale : son père Marcus Cassius Apronianus a été consul suffect sous l'empereur Commode en 183-184 puis gouverneur de Lycie-Pamphylie, Cilicie et Illyrie-Dalmatie. Grâce à ce statut, Dion Cassius profita de nombreux voyages à Rome et en Italie
C'est donc un auteur tardif, qui n'a jamais voyagé en Gaules, et n'en connait que très peu la géographie :
Expédition de César contre les Arvernes; siége de Gergovie; César l'abandonne
35. Après cet exploit, César dirigea son armée vers le pays des Arvernes ; mais comme les habitants avaient occupé d'avance, dans la prévision de cette guerre, tous les ponts par lesquels il pouvait effectuer son passage, ne sachant plus comment l'accomplir, il côtoya longtemps le fleuve dans l'espoir de trouver un gué qui lui permettrait de le traverser à pied. Arrivé dans un endroit boisé et couvert d'un épais ombrage, il fit d'abord partir la plus grande partie de son armée avec les bagages, et lui ordonna de déployer ses rangs le plus qu'elle pourrait, afin que les ennemis crussent qu'elle était toute réunie. Quant à lui, il s'arrêta là avec les soldats les plus robustes, fit couper du bois et construire des radeaux sur lesquels il passa le fleuve; tandis que les ennemis portaient toute leur attention sur la partie de l'armée romaine qui avait pris les devants, et dans laquelle ils croyaient que César se trouvait aussi. Puis il la rappela auprès de lui pendant la nuit, lui fit traverser le fleuve, comme il l'avait traversé lui-même, et resta maître du pays. Mais les barbares se réfugièrent avec tout ce qu'ils avaient de plus précieux dans Gergovie dont le siège coûta en pure perte les plus grandes fatigues à César.
36. La citadelle, placée sur une éminence fortifiée par la nature, était entourée de solides remparts. Les barbares avaient occupé avec des forces redoutables toutes les hauteurs voisines et pouvaient y rester sans danger, ou descendre dans la plaine avec la certitude d'avoir presque toujours l'avantage. En effet, César, n'ayant pu s'établir sur une hauteur, avait son camp en rase campagne, et il ne lui était pas possible de connaître d'avance les projets des ennemis. Ceux-ci, au contraire, des hauteurs où ils étaient postés, avaient vue dans son camp et choisissaient le moment favorable pour faire des excursions. S'il leur arrivait de trop s'avancer, ils réprimaient aussitôt leur élan et rentraient dans leur retraite ; tandis que les Romains ne pouvaient s'approcher du lieu occupé par les barbares qu'au delà de la portée des pierres et des traits. César voyait le temps s'écouler sans profit : après avoir attaqué plusieurs fois la colline sur laquelle la citadelle était bâtie, il en avait pris et fortifié une partie, ce qui lui permit d'attaquer plus facilement le reste ; mais, en définitive, il fut repoussé, perdit beaucoup de monde, et reconnut, que la place était imprenable. Des troubles ayant éclaté, en ce moment, dans le pays des Éduens, il s'y rendit ; mais, après son départ, les soldats qu'il avait laissés à Gergovie eurent beaucoup à souffrir, et César se décida à lever le siège.
PLUTARQUE
Grec, né vers 46, acquiert la citoyenneté romaine vers 92, mort vers 125.
Vie de César -Traduction D. Ricard (1830).
26. ... Il semble néanmoins qu'il y reçut d'abord quelque échec ; car les Arvernes montrent encore une épée suspendue dans un de leurs temples, qu'ils prétendent être une dépouille prise sur César. Il l'y vit lui-même dans la suite, et ne fit qu'en rire ; ses amis l'engageaient à la faire ôter ; mais il ne le voulut pas, parce qu'il la regardait comme une chose sacrée.
Articles de Thierry Lemaire
pour la presse spécialisée.
Un article de 8 pages sur la bataille de Gergovie
dans
Histoire,
de l'Antiquité à nos jours n°103
(mai - juin 2019)